Accompagner le Sommeil et le Coucher du Bébé Selon Montessori
Publié le 12 juillet 2022
Si l’on devait ne citer qu’une phrase de Maria Montessori concernant le sommeil des bébés, ce serait celle-ci : « L’enfant doit avoir le droit de dormir quand il a sommeil, de s’éveiller quand il a fini de dormir, et de se lever quand il le veut ».
Vous l’avez compris, pour le coucher comme pour le reste, la méthode Montessori prône l’autonomie et le respect du rythme individuel de chaque enfant.
D’accord. Mais comment faire lorsque bébé nous fait passer des nuits blanches et que nous sommes au bord de craquage de nerfs ? Comment éviter les crises au coucher ? Comment l’aider à trouver un sommeil profond et réparateur (pour tout le monde !) ?
Au risque de vous décevoir, il n’y pas de « méthode Montessori pour dormir bébé« . Cependant, on peut tirer des nombreux écrits et pensées de la célèbre pédagogue italienne des enseignements très riches pour nous guider dans l’accompagnement du sommeil, du coucher et des nuits de nos petits.
Voici 5 règles d’or inspirées de la pédagogie Montessori qui vous seront fort utiles pour endormir bébé sereinement !
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Règle n°1 : Respecter le rythme de sommeil du bébé
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Règle n°2 : Être attentif aux signes de fatigue de l’enfant
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Règle n°3 : Aider bébé à distinguer le jour et la nuit
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Règle n°4 : Pratiquer le rituel du coucher avec prudence
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Règle n°5 : Un lit Montessori dans une chambre adaptée
Règle n°1 : Respecter le rythme de sommeil de chaque bébé
Il est important tout d’abord de savoir que le sommeil d’un bébé est différent de celui d’une personne adulte. Bien dormir est indispensable au bon développement des bébés et jeunes enfants, ainsi qu’à leur santé physique, psychique et intellectuelle. Les parents passent souvent à côté des choses qui sont précieuses pour la confiance en soi et l’autonomie de l’enfant.
Selon Montessori, « le sommeil doit être abordé en douceur, en faisant confiance au nourrisson et en sa capacité à se réguler ». Elle insiste sur le fait qu’on ne doit jamais imposer au bébé un rythme de sommeil qui n’est pas le sien. Et elle précise qu’on ne doit pas réveiller un bébé qui dort ni forcer à dormir un bébé qui ne le souhaite pas.
Chaque bébé, chaque enfant, est différent des autres. Tous n’ont pas le même rythme de sommeil. Certains sont de gros dormeurs alors que d’autres nécessitent moins de temps de sommeil. Certains dorment très bien la nuit, d’autres feront plus de siestes le jour, etc.
Il est essentiel que les parents restent à l’écoute des besoins du bébé et respectent tant que faire se peut son propre rythme de sommeil. Cela lui permettra de bien enregistrer les informations reçues pendant ses phases d’éveil, de récupérer de l’énergie, et de construire son cerveau et son corps en pleine formation !
Règle n°2 : Être attentif aux signes de fatigue de l’enfant
Il n’existe pas de « méthode Montessori pour endormir bébé« . Cependant, on peut tirer certains grands principes et bons comportements à tenir des écrits et pensées de la célèbre pédagogue italienne.
Le sommeil de l’enfant ne doit pas être appréhendé comme devant être réglé sur l’horloge des parents. En effet, avant la venue au monde d’un bébé, les parents avaient leur programme de sommeil bien défini avec des heures de coucher et de réveil plus ou moins fixes. Ce dernier est automatiquement bouleversé une fois que le couple accueille sa progéniture. Les parents ont tendance à utiliser des stratégies afin que l’enfant suive le même rythme de sommeil qu’eux. Ce serait une erreur.
Dans le coucher Montessori, il faut non seulement être attentif mais aussi accompagner sereinement le bébé ou le jeune enfant à trouver le sommeil.
Il est important de s’attacher aux signaux que montre l’enfant. Est-ce qu’il se frotte les yeux ? Devient-il grognon ou irritable ? Ce sont peut être des signes de fatigue qui indiquent que, même s’il n’est pas « l’heure d’aller au lit » selon les parents, l’enfant a manifestement besoin de dormir.
Les parents habituent parfois leurs enfants à dormir tôt le soir parce qu’ils sont eux-mêmes fatigués, et à se réveiller vite le matin parce qu’ils doivent aller travailler. Mais ce rythme n’est pas forcément adapté à chaque enfant.
L’idéal est de les suivre dans leurs rythmes et les emmener se coucher lorsqu’ils montrent les premiers signes de fatigue. Le coucher en sera d’autant plus efficace et serein car c’est en fait le bébé qui aura dit de manière non verbale « je veux aller me coucher, maman ! ».
Cela permet aussi d’éviter certains types de réveils nocturnes et autres troubles du sommeil qui sont en fait souvent liés à un rythme non adapté au bébé.
Règle n°3 : Aider bébé à distinguer le jour de la nuit
Dans les premiers mois de sa vie, le bébé assimile progressivement le jour et la nuit et met en place son horloge biologique. Dans le ventre de maman, c’était toujours tout noir ! Si cette assimilation se fait naturellement, les parents peuvent jouer un rôle et l’aider à faire la distinction entre le jour et la nuit afin d’acquérir un rythme de sommeil plus régulier.
La méthode Montessori pour dormir suggère de créer deux ambiances distinctes, une pour le jour et une pour la nuit.
En journée par exemple, la sieste du bébé peut se passer dans une pénombre, sans obscurité complète. Au cas où elle dure trop et inquiète pour le sommeil du soir, les volets peuvent être légèrement ouverts. On peut également s’activer un peu à côté de lui, sans pour autant le réveiller. Il est important de rappeler que l’enfant doit sortir de son sommeil lui-même.
La nuit, il faut éviter tout mobile bruyant ou lumineux qui pourrait stimuler l’enfant à l’emmener à se réveiller. Le calme et l’obscurité doivent régner dans la chambre où bébé dort. Si besoin est ressenti de le changer ou de lui donner à manger, une petite veilleuse douce peut être allumée. Veillez également à chuchoter afin de garder l’ambiance nocturne.
Règle n°4 : Pratiquer le rituel du coucher avec prudence !
Les rituels du coucher sont encouragés dans la méthode Montessori, mais ils ne devraient pas créer une dépendance, difficile à vivre pour l’enfant et les parents.
Maria Montessori considérait que les berceuses, câlins et paroles douces, apaisent le bébé mais ne doivent pas être une obligation. Il ne faut pas l’habituer systématiquement avec la même chanson chaque soir, ni le bercer s’il est déjà apaisé.
Il est également conseillé de ne pas donner de tétine à bébé s’il n’en demande pas. Ces actions posées quotidiennement risqueraient de créer chez l’enfant une dépendance soit de l’adulte, soit d’un objet, avant de s’endormir. Ce qui pourraient rendre les couchers plus difficiles à l’avenir.
L’idéal est alors de varier les rituels du coucher afin de ne pas trop ancrer les habitudes chez les nourrissons. C’est bien de bercer et de faire des câlins chaque jour pour accompagner votre bébé dans les bras de Morphée pour un sommeil tranquille et profond, mais en variant !
Règle n°5 : Un lit Montessori dans une chambre bien aménagée
L’aménagement de l’espace, et donc de la chambre du bébé, est une priorité dans la pédagogie de Maria Montessori. Dans la chambre pour bébé, le lit est au cœur de sa philosophie, au-delà des jouets, et du matériel de puériculture. Une chambre Montessori bien équipée doit contenir des espaces et des ambiances distincts, dont un spécialement pour le sommeil.
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Trois types de lit Montessori sont distingués et à prioriser selon l’âge de l’enfant :
Le Topponcino, un matelas au sol pour le nourrisson
En réalité, ce que Maria Montessori préconisait le plus pour le sommeil des bébés, c’est un simple matelas au sol ! Le Topponcino, aussi appelé matelas Montessori, est un petit matelas spécialement conçu pour les nourrissons, de la naissance jusqu’à 6 mois environ.
Le bébé se sent en sécurité comme dans un cocon dans ce matelas qui lui apporte confort et chaleur. L’avantage du Topponcino Montessori est également sa grande versatilité d’utilisation ! Il permet même de déplacer bébé sans le réveiller.
Le lit fermé, une sécurité pour le bébé
Lorsque le bébé commence à se déplacer, à se tourner, à ramper au sol, à se mouvoir à quatre pattes, le Topponcino n’est plus adapté car il ne sécurise plus l’enfant.
Vers l’âge de 8 mois environ, il est recommandé de faire dormir bébé dans un lit à barreaux. Mais c’est temporaire ! Une fois que le bébé devient plus autonome, et peut se déplacer seul sans danger, on reviendra vers un lit ouvert.
Le lit fermé doit quand même permettre au bébé de bien observer son environnement en bénéficiant d’une bonne visibilité autour de lui. En réalité, Montessori démontre que le contact avec les parois du lit rappelle au bébé la sensation de cocon. Cette dernière est celle connue lorsqu’il était dans l’utérus de sa mère. C’est un avantage absolu pour un sommeil confortable et paisible.
Le lit sans barreau, l’autonomie des plus grands
La pédagogie Montessori recommande d’opter pour les lits sans barreaux dès que l’enfant commence à être autonome pour se mouvoir. Cette philosophie soutient que le lit à barreaux est une prison pour le bébé, compromettant son développement moteur et intellectuel. C’est un système érigé arbitrairement par l’adulte pour sa propre tranquillité.
L’enfant ainsi prisonnier doit demander de l’aide à ses parents avant de pouvoir sortir de son lit ou même y entrer. Sa liberté et son autonomie en sont réduites et très limitées. Un enfant capable de se mouvoir seul et de ne pas chuter du lit en dormant ne doit plus dormir dans un lit à barreau.
Nous serions ravis de partager avec vous sur le délicat sujet du sommeil des bébés. Quelles sont vos expériences ? Vos petits trucs à vous lui fonctionnent ?